Envie de ...

... partir, me barrer, chier ek ça, tracer, débouler, bat' carré, m'envoler, déguerpir, bouger, m'en aller, décoller, changer d'air, décaler, dégager, tracer ma route, courir, découvrir du pays, m'embarquer je ne sais où, revenir on ne sait quand ...

Serrer mon sac, troquer tout ce que j'ai, vider mes principes pour faire un peu de place dans ma tête, chausser mes Harley Davidson, et partir.

J'aurai mal aux pieds sur la route (ceux qui doutent, je les invite à essayer mes bottes, on en reparlera après!), j'aurai mal au coeur, j'aurai mal au corps, j'aurai mal à la famille. J'aurai mal aux amis. J'aurai mal au confort.

Mais j'aurai pas mal à la conscience. Et plus j'avance dans ma ptite vie, plus je me rends compte qu'après tout, c'est ma conscience qui me dicte tout.

Ma conscience me dicte mon engagement. Et mon engagement m'enlève un poids sur la conscience.

Je ne parle pas de conscience au haut sens philosophique, non, je parle de conscience au sens moderne. Je parle de ce sentiment d'être fière ou pas de ce qu'on a accompli ; de ce sentiment qu'on veut ignorer, qu'on veut masquer, qu'on veut enterrer, mais qui demeure, qui erre dans un coin de notre esprit et ne s'efface qu'une fois notre vie envolée. Ce sentiment de raté.

J'ai beau n'avoir vécu que 19 petites années, je sens ma conscience qui m'opresse. Qui me supplie de la laisser s'exprimer, qui m'ordonne de l'écouter, et qui m'interdit de la bouder. J'ai essayé de la faire taire pendant un an. En vain, là voilà encore plus bavarde, encore plus ambitieuse, encore plus démeusurée.

Encore plus, ou autant ? Autant je crois.

Je sais que si je ne pars pas maintenant, ma conscience va m'en faire baver !!!

Alors je me lance ... dans ce vide agencé, dans ce chaos luxueux. Dans cette gueule affamée.

Je me lance, et je ne sais pas qui va me rattrapper ...