Ma chambre n'a jamais autant semblé être éclairée par la Lune que ce soir. L'impression d'être ailleurs, peut-être déjà à Paris. En tous cas, plus chez moi, plus chez eux.
C'est fou comme la nature peut nous faire croire tout et n'importe quoi. Et c'est fou comme on y croit de nature !
Un simple clair de Lune m'a transporté au Neverland. Une simple lueur a fait de moi un astronaute, moi.
Mon flan au chocolat, La Laitière en contrefaçon avait un goût parisien. Mon spleen avait un goût parisien ; mais le simple fait qu'il soit présent (le spleen), ça a tout changé. Tout.
Les choses ont un aspect différent.
Mon ambition a un goût de plus en plus audacieux ... il passe du stade d'appetit, à celui de besoin. L'appel du ventre. J'ai faim d'être Tarantino, j'ai faim dêtre Baz Luhrmann, faim d'être Kusturika, faim de manger de Depp, de croquer du Knightley, d'engloutir du Stiller, de lecher du Bill Murray, d'avaler du Wes Anderson, de gober du Keanu Reeves, du Coppola, du Aronofsky, de chier du Boyle et vomir du Miyazaki.
J'ai soif d'être quelqu'un, dans ce quelque chose, qui fait qu'on voit que quelqu'un a ce petit quelque chose.
Le ptit je-ne-sais-quoi.
Le ptit je-ne-sais-quoi, je sens sa présence quand le clair de Lune me donne des frissons, je vois sa lueur quand la brise me fait greloter, je sens son odeur quand les lumières sont éteintes. Le ptit je-ne-sais-quoi est mal placé. J'arrive pas à le recentrer, à le cerner, et à l'épuiser. Je le contourne comme on contourne une maladie, je me soigne à coup de médocs qui ont un goût de sucrerie. Jusqu'au jour où ce quelque chose que je vais me prendre, ce sera le diabète de la création.
La boulimie de la culture de substitution, le clône de l'imagination, le pays imaginaire en bâtons de sorbet. Bah qui sait, j'ai peut-être une carrière de François Pignon de la vie qui m'attend.
Depuis que j'ai fermé ma porte, j'en ai plus rien à foutre du clair de Lune, de la clarté blafarde, de la brise grisante, du souffle endolori ...
Depuis que j'ai fermé ma porte, je songe à ceux qui ont le courage d'affronter leur balcon, d'affronter la Lune, non pas comme un remplacement de la gloire qu'aurait produit un Soleil, mais comme une voie. Un chemin tantrique de l'esprit. Une fenêtre plus grande que la normale, par où pas seulement l'esprit peut s'en aller, ... l'audace aussi.
"La gloire est le Soleil des morts", la Lune celui des idiots ?
Depuis que j'ai fermé ma porte, je m'interesse à la seule lumière de mon écran d'ordinateur, qui éclaire mes mains et en révèle le cuir plié.
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
Et pourtant, seules mes mains semblent en savoir l'existence. Mon cerveau est neuf, neuf des erreurs que j'ai commises, neuf de la mémoire des jours.
Alors c'est donc ça, la Présence ? ...
Aujoud'hui paraît être demain, et hier n'être qu'un vague souvenir accessible que de par mes mains.
Alors j'écris, du non-sense à gogo, du pathos à Godot, de l'ancien au nouveau, esperant retrouver ce je-ne-sais-toujours-pas-quoi, que j'ai apparement déjà connu.
La fatum du sens, est de ne se souvenir que du mot. Ainsi, une claque ou caresse ne reste réellement imprimées que dans la peau. Le maux prend littéralement le dessus sur le mot. Et l'être sur la lettre. Dure réalité pour les artistes que de comprendre que la nature a le premier, et toujours le dernier mot.
Trève d'inepties, je suis à court de maux.
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